· Priorité: La réforme de la gestion publique
· La relation de confiance avec le contribuable doit être rétablie
La gestion des deniers publics a besoin de redorer son blason, qui s’est terni avec le temps. Et le contribuable a besoin de plus de transparence quant à l’utilisation que l’on fait de son argent. Tels ont été les principaux axes du deuxième colloque international sur les finances publiques, qui s’est déroulé sur trois jours, du 12 au 14 septembre à Rabat. L’événement était important, la preuve, une pléiade d’experts marocains et français y a assisté. Du côté marocain, Salaheddine Mezouar, ministre de l’Economie et des Finances, en a présidé l’ouverture, suivi en cela par Noureddine Bensouda, directeur général des impôts. Abdellatif Bennani, directeur du budget, est également intervenu sur la question de la réforme des finances publiques. Quant aux représentants de l’Hexagone, Michel Bouvier, professeur à l’université Paris I, ainsi qu’Alain Lambert, sénateur et ancien ministre, ont réussi à captiver avec brio l’attention de l’auditoire, ce qui était une prouesse en soi, étant donné la journée du jeûne.
Salaheddine Mezouar a vivement exprimé le souci de l’administration marocaine de moderniser le système de finances publiques. Il a exprimé sa satisfaction à propos du système de gestion marocain, qui a su produire des résultats satisfaisants, comme «l’amélioration du climat des affaires, la stimulation de secteurs porteurs, la stabilisation du cadre macroéconomique, et la mise en place des conditions d’une croissance fort durable et génératrice d’emplois». Ces performances sont d’autant plus notables qu’elles sont intervenues «dans un contexte marqué par une hausse importante des cours du pétrole, et d’un certain nombre de matières premières et de denrées alimentaires», ajoute le ministre. Sans oublier de souligner les bémols dus aux recours répétés à la caisse de compensation, le poids des départs volontaires à la retraite ou encore le dialogue social, qui ont également pesé sur les dépenses de l’Etat.
Sur le plan de la réforme budgétaire, le ministère préconise la maîtrise des dépenses publiques, l’amélioration de la gestion, et la modernisation du contrôle. Dans un souci de consolidation de l’investissement public, la stratégie adoptée par le ministère s’articule autour de la «stabilisation de la masse salariale, la restructuration des entreprises publiques, et la poursuite du ciblage de la compensation en faveur des couches les plus défavorisées», a indiqué Mezouar.
La stabilisation de la masse salariale se fera via la limitation de création des postes budgétaires dans la fonction publique, en adéquation avec les besoins prioritaires de l’Administration. Pour la modernisation de la gestion des dépenses publiques, une nouvelle approche axée sur les résultats sera favorisée. Le suivi de la performance sera une priorité, notamment à travers l’élaboration d’un rapport d’évaluation des performances du budget.
Alain Lambert, ancien ministre français délégué au Budget, a insisté sur le devoir de pédagogie qui incombe à l’Administration, qui doit non seulement être garante d’une bonne gestion publique, mais également de l’établissement d’une relation de confiance entre le contribuable et l’autorité étatique.
A. B