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Est-il possible de définir scientifiquement le régalien, objet de ce colloque ? Le juriste publiciste y verra les attributs de la souveraineté, d’origine royale, assurant la justice, la sécurité des biens, des personnes et des frontières, la protection du commerce ou le privilège de battre monnaie et de lever l’impôt ; le sociologue prétendra ne pas rencontrer cet objet sur le terrain ; le politiste n’y verra qu’un pouvoir parmi d’autres ; le gestionnaire y reconnaîtra des organisations créées pour mettre en œuvre les politiques publiques dans la défense, la sécurité, la justice, la santé… et autrefois la poste.
Le spécialiste du droit international, ou même européen, identifiera un néo-régalien dans les décisions d’institutions supranationales, comme celles portant sur l’intérêt public européen, ou dans les mécanismes de résolution de conflits mettant aux prises des populations autochtones face à des projets détruisant leur environnement ; le géostratège soulignera l’émergence d’un management impérial de la souveraineté en Chine, en Turquie ou en Russie, guère préoccupé par le respect des droits universels, apanage des démocraties…
Des phénomènes politiques transforment cet objet insaisissable et il faudrait la main des historiens pour démêler l’écheveau des approches du régalien au travers des évolutions économiques, sociales ou linguistiques des sociétés. Peut-on encore se satisfaire de l’opposition ou de l’addition d’un Etat Gendarme et d’un Etat Providence ? Mais alors, qui est le souverain ? Comment manager ces expressions éclatées de la souveraineté ? Reste une conviction : pour répondre à ces questions, il est nécessaire d’accepter des regards multiples sur une variété de domaines afin que les disciplines des sciences sociales réfléchissent ensemble tout en laissant ouverte la définition du concept !
Appel à contributions : les communications doivent être envoyées avant le 15 juin 2018.
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