ÉDITORIAL

La fiscalité locale fait l'objet, depuis de nombreuses années et de manière récurrente, de discussions ayant trait à la réforme des bases d'imposition des quatre grands impôts directs locaux, et tout particulièrement de la taxe professionnelle. Sans qu'il soit question de minorer l'importance de ce problème, encore une fois réactualisé par les débats et propositions qui à nouveau se font jour sur ce sujet, il serait regrettable qu'il en éclipse d'autres, ceux liés notamment à la gestion concrète, matérielle par les collectivités locales et l'État, du système fiscal local en vigueur.
Les gestionnaires locaux le savent bien ; " en attendant mieux ", si l'on peut dire, la gestion au quotidien de la fiscalité locale n'est pas sans être source de difficultés non négligeables, alors même qu'un effort de rationalisation sur ce terrain pourrait non seulement amener une augmentation sensible des ressources existantes, et cela sans élévation des taux d'imposition, mais aussi participer d'un meilleur contrôle général des finances locales.
D'un autre côté, et jusqu'ici, cet aspect n'a jamais fait l'objet d'un intérêt prononcé de la part des spécialistes de la gestion financière locale. Contrairement à l'étude de la maîtrise d'autres sources de financement, comme par exemple l'emprunt, l'étude d'une meilleure maîtrise de la fiscalité locale, en particulier par une exploration fine des processus administratifs relatifs à l'assiette, à la liquidation, au contrôle et au recouvrement des différents impôts, reste encore largement à faire ; comme finalement demeure encore peu étudié, dans ses divers aspects, le droit fiscal local et ses innombrables zones d'obscurité, et cela en dépit de près de treize années de mise en œuvre du processus de décentralisation.
A un moment où les tensions financières des budgets locaux relancent l'attente d'une indispensable réforme du système fiscal local, il serait certainement opportun déjà de pouvoir disposer des clarifications et évaluations nécessaires des mécanismes existants, ne serait-ce que pour pouvoir modifier, et peut-être à peu de frais, les plus gênants, ne serait-ce aussi que pour savoir mieux les utiliser.
Le présent numéro de la RFFP ne prétend pas, bien entendu, rendre compte définitivement de tous les aspects soulevés par la gestion de la fiscalité locale. Il vise beaucoup plus modestement à ouvrir quelques pistes de réflexion et, pourquoi pas, encourager le développement de recherches sur ce terrain.
RFFP n°50 - Sommaire

RFFP n° 50 – 1995

La gestion de la fiscalité locale

SOMMAIRE

  • Éditorial, par Michel Bouvier (p. 3)
  • LA GESTION DE LA FISCALITÉ LOCALE
  • Avant-propos, par Pierre Richard (p. 7)
  • La gestion de la fiscalité directe locale par la Direction Générale des Impôts, par Joël Deluard (p. 11)
  • La maîtrise de la matière imposable par les collectivités locales et la mise en place d’un observatoire fiscal, par Roselyne Rousseau-Blanchery (p. 29)
  • Le contrôle de la fiscalité locale par le préfet, par Jean-Christophe Moraud (p. 51)
  • Le compte d’avances sur impositions locales, par Jacques Perreault (p. 63)
  • Complexité de la fiscalité locale en dehors des quatre grands impôts directs locaux, par René Hoin (p. 75)
  • Le contentieux fiscal local, par Gérard Dauphin et Michel Delecroix (p. 81)
  • Choix fiscaux et solvabilité des collectivités locales, par Michel Klopfer et Valérie Billuart (p. 99)
  • ÉTUDES
  • L’analyse des flux financiers : un outil privilégié pour la réflexion stratégique des collectivités locales en matière financière, par Jérôme Dupuis, Bruno Carlier et Christophe Ruprich-Robert (p. 111)
  • La réforme de la dotation globale de fonctionnement, par Alain Guengant (p. 129)
  • Le placement des fonds publics aux États-Unis par les collectivités locales, par Corinne Larson et Stephen Gauthier (p. 147)
  • Élections locales et gestion de fait : Quelles inéligibilités, pour quels comptables ? par Philippe Mandon et Bertrand Diringer (p. 155)
  • CHRONIQUE FISCALE
  • Fiscalité et vie des entreprises. Résumé du treizième rapport du Conseil des impôts, par Bertrand Brassens (p. 167)
  • La responsabilité de la puissance publique en matière fiscale, par Didier Jean-Pierre et Ferdinand Melin-Soucramanien (p. 181)
  • CHRONIQUE ÉTUDIANTE
  • Les étudiants et les finances publiques, par Alexandra Guillet, Alexandre Hiltermann, Fatima Hadj et Delphine Constantin (p. 197)
  • CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE
  • Comptes rendus d’ouvrages, par Michel Bouvier, Frédéric Néraud et Gilbert Orsoni (p. 205)
  • Vient de paraître ; Annonce de colloque ; Informations diverses (p. 213)
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